Concert 3

Christiane Baume-Sanglard (à g.) et Dana Ciocarlie.                           ©Jacques Belat

Grandson classique

Duo de piano à quatre mains :

Christiane BAUME-SANGLARD

& Dana CIOCARLIE

Dimanche 03 mars 2024 à 17 h, Salle des Quais à Grandson

Au programme:

Franz Liszt:  A la Chapelle Sixtine S. 633

Marie Jaëll: Douze Valses et Final

Franz Schubert: Allegro en la mineur, «Lebensstürme» op.144 D947

Anton Dvorak: Danses slaves

Maurice Ravel: Rapsodie espagnole M. 54

 

Christiane Baume-Sanglard et Dana  Cociarlie se sont rencontrées grâce à un ami commun ; leur complicité leur permet, en 2007, de donner leur premier concert en duo à quatre mains au Festival de Piano à St-Ursanne. Depuis, elle se produisent régulièrement dans cette formation sur de nombreuses scènes européennes. Leurs personnalités contrastées et complémentaires sont également liées par l’amitié. Elles offrent ainsi une interprétation d’une grande expressivité musicale, pleine d’énergie et de poésie. Multiplication des mains et partage de l’espace devant un seul clavier : l’art du piano à quatre mains est exigeant. Il  demande une écoute extrême entre les partenaires ainsi qu’un même élan gestuel et musical. Clarté des voix, recherche des timbres, souci de complémentarité et maîtrise de l’ensemble sont autant de difficultés techniques à dépasser. Au-delà, il s’agit de fusionner deux cœurs et deux pensées dans la même visée musicale pour que l’œuvre interprétée trouve tout son sens. Vingt doigts sur un clavier, deux regards sur une même partition, mais une seule âme au service des compositeurs.

L’œuvre A la Chapelle Sixtine de Liszt entame le concert ; le compositeur y évoque et magnifie pour piano à quatre mains deux œuvres chantées alors par le chœur de la Chapelle du Vatican. Le plaintif Miserere d’Allegri et le rédempteur Ave verum de Mozart s’entrecroisent dans cette œuvre splendide.

Marie Jaëll, née Trautmann, pianiste reconnue et compositrice d’origine alsacienne, s’est produite dans de nombreux pays et jouait notamment l’oeuvre intégrale de Liszt. Son mari Alfred Jaëll, pianiste lui aussi, était un ami de Brahms, Liszt et Saint-Saëns. Encouragée par ce cercle d’intimes, Marie Jaëll s’est livrée avec passion à la composition. Une centaine d’œuvres ont vu le jour, dont les Douze Valses et Final, que Marie Jaëll créa avec son mari en 1877. A la fin de sa vie, Marie Jaëll s’attacha à la recherche pédagogique et publia de nombreux ouvrages sur sa méthodologie, encore pratiquée aujourd’hui.

Les Lebensstürme (Tempêtes de la vie) de Schubert font partie des plus belles oeuvres pour piano à quatre mains. Sortie de l’ombre par Diabelli et nommée avec ce titre accrocheur après le décès du compositeur, l’œuvre oppose deux thèmes, l’un explosif et l’autre apaisant, reflétant les divers orages et apaisements que l’Homme peut traverser dans sa vie.

Enfin, on entendra en guise de final la Rapsodie espagnole de Ravel, haute en couleurs et sons hispaniques. Quatre mouvements s’y succèdent. Après le Prélude qui dévoile la nuit et sa moiteur, trois danses s’enchaînent : Malaguena, toute en vivacité, puis la sensuelle Habanera, et pour terminer en feu d’artifice Feria, virevoltante et volcanique.